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La abstraccion se junta con las dimensiones y crean mundos y paisajes sonores llenos de colores en los cuales puedes perderte o encontrarte.
Es pura pintura de emociones emocion reaccion. La pintura del corazon.
C’est pour voir un petit peu ce qui se cache derrière cette énigmatique phrase trouvée sur le site www.baseelements.net, que je suis allée rencontrer Robert Burt, voyageur, artiste, bohême et galeriste. Le lieu est d’emblée agréable et convivial, ne ressemblant pas du tout à la galerie classique, chic et chère. C’est ici que l’art de rue s’exprime sous toutes ses formes, peintures, graffitis, objets divers trouvés dans les lieux les plus insolites et restaurés par la suite. Mais attention, Robert est un professionnel et bien que l’endroit se veuille bohème et underground, l’exposition est de qualité.
Il nous raconte son histoire, entre deux continents. Commençant sa carrière en décorant et exposant dans des boites de nuit underground de la côte ouest des USA, il expose ensuite régulièrement dans les plus prestigieuses galeries de San Diego, et décide de créer une association d’artistes, afin d’exposer de manière indépendante. C’est ainsi qu’il s’est découvert un autre talent, celui de galeriste. Après 15 ans sur son continent natal, il décide de s’expatrier en Europe.
Robert, pourquoi Barcelone ?
Le puritanisme américain, trop respectueux des images religieuses et étriqué dans de nombreux carcans moraux, empêche le libre expressionnisme. L’Europe, où le christianisme est passé d’infrastructure à superstructure, pour reprendre le livre de Marcel Gauchet, « Le désenchantement du monde », est un lieu
libre et créatif. Barcelone, avec son ouverture méditerranéenne est à la croisée des chemins des artistes du monde entier.
Il y a donc 5 ans, Robert, sa femme et leur fidèle petit chien, accueillant et rigolo ont ouvert cette galerie originale et avantgardiste dans le barrio gothique, un lieu passionnant d’histoire, sur les ruines des anciennes voies romaines qui traversaient la ville, où d ailleurs d’autres galeries sont en train de voir le jour.
Le nom « base elements» ?
Tout simplement pour reprendre le BA-BA du concept d’urban art exposé ici, un art de la rue formalisé et structuré, qui s’appuie sur différents supports, marbre, toile, mobilier… Robert a d’ailleurs collaboré à maintes reprises avec des architectes d’intérieur, créant sculptures, vases ou ornementations gothiques underground.
L’énergie qui s’en dégage est positive et dynamique.
L’idée principale est le mouvement, tout est art et tout peut être interprété. Mais rien d’agressif, ni de dérangeant. Le lieu est soft et smoothy. « Il faut voir la vie comme lorsqu’on était enfant » disait Matisse.
Robert nous présente avec passion les artistes qu’il expose, la plupart d’Amérique du sud. L’interactivité est encore une fois le concept principal. Il est possible de rencontrer tous les artistes qui expriment une vision commune de l’énergie, de la positivité et d’un renouveau du pop art. Monix reproduit son
petit bout de femme, personnage dynamique et coloré, dans différents endroits de Barcelone. Mais si Robert est fier de nous présenter le travail de son épouse Monique, il n’éprouve pas moins d’admiration pour Angelica del Sante et ses pastels aux formes psichadéliques, pour PezhHamino, Chilien aux représentations
humaines et animales simplistes et percutantes, Kenor qui nous rappelle les premières formes de Kandinsky ou encore Pedro Cuevas avec ses collages et superpositions.
Chaque semaine, Robert reçoit de nouveaux artistes. La galerie est en perpétuelle évolution. « La beauté
sera convulsive ou ne sera pas » disait Breton. Ici, l’art est partout ; dans la mezzanine, Véronique a
ouvert son salon de coiffure, cosy et coloré. A l’arrière de la boutique, Margarita donne des cours d’histoire de l’art et d’opéra.
Et surtout, la galerie va accueillir également de célèbres collections de chaussures, d’accessoires, et de sacs à main.
L’art est déformable, malléable, adaptable à la vie quotidienne et peut s’exprimer aussi bien par un collier que par une statue ou un tableau. Et puis comme explique Robert, il n’est pas non plus évident de vivre de son art. Plus on conçoit de produits, plus on élargit son public et plus on peut donc vendre. Il faut être « marketable », nous dit-il. Mais il se définit aussitôt davantage comme un artiste que comme un business man.
Mais qu’est ce qui fait cette galerie encore plus particulière ?
Essayez de deviner…
Plusieurs scènes du prochain film d’Uma Thurman seront tournées dans ce lieu, bientôt mythique, au mois d’octobre. La production avait en effet depuis quelques mois repéré la galerie de Robert qui est officiellement lieu de tournage depuis 1mois, après sélection aiguisée.
Qu’en attendre ?
Robert ne veut pas se faire de fausses espérances.
« Who knows ? » me dit-il.
Car entre une renommée temporaire et trouver de vrais clients, le pas n’est pas si évident. 75% de ses clients sont des touristes de passage. Il estime que le temps moyen pour établir une clientèle fidèle et se faire reconnaître comme professionnel est entre 5 et 10 ans.
Mais peut importe. Robert est heureux d’être là, soucieux de progresser dans l’expression de son art, intéressé par de nouvelles rencontres artistiques, professionnelles ou personnelles et enthousiasmé par la ville de Barcelone.
A la fin de l’après midi, souriant, il nous invite à revenir bientôt et nous donne son numéro. L’art est partout, et avant tout en toi-même et en ta capacité à l’appréhender. La galerie se trouve dans le Gothique, métro Jaume I, Bxda de Viladecols.
• Robert répondra à toutes vos questions, ou se fera un plaisir de vous rencontrer, passez lui un coup de fil au 93 268 83 12.
• Marguerite vous apprendra tout sur « ce que nous comptent les peintures », inscrivez-vous vite au 606 83 84 61.
• Véronique, coiffeuse styliste formation Tony and Guy London, vous fera une coupe personnalisée et moderne dans son Petit Salon. Merci à Mauricio pour son aide et sa participation.
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